Sa mère ne lui avait jamais parlé d’une telle croisée. Indécise et confuse, l’enchanteresse se décida à faire appel à ses esprits gardiens, ceux qui l’avaient toujours guidé. Ces Esprits, cher public, c’est vous. Votre amie a besoin de vous pour prendre cette décision délicate. Devrait-elle prendre la route de gauche, dégagée…? Ou bien celle de droite, plus touffue? Ceux qui sont en faveur d’emprunter la route de gauche, levez la main. […]

 


Note: Le premier choix du Conte. C’est un faux choix pour permettre au public de découvrir le système de vote. Dans tous les cas, l’enchanteresse se retrouvera à la clairière. Comptez le nombre de mains levées pour chaque choix, prenez la majorité et validez avec une petite improvisation.

 


Si elle prend le chemin de gauche

 

Après vous avoir remercié, elle se dirigea vers la route dégagée. Sa marche fut facilitée et elle put se reposer un instant avant de reprendre sa route.

 


Si elle prend le chemin de droite

 

Après vous avoir remercié, elle se dirigea vers la route obstruée. Elle dut se débattre à nouveau avec la végétation même s’il lui sembla, à chaque pas, sentir comme un regard invisible et bienveillant suivre ses difficultés.

 


Après un long moment à marcher ainsi, tant qu’elle en perdit la notion du temps, elle finit par arriver dans une large clairière. Au centre de celle-ci, un chêne majestueux et imposant se dressait. Ses feuilles étaient d’un doré luminescent et surnaturel. Elles dansaient au gré du vent, laissant s’écouler une poudre qui pouvait s’apparenter à celle des étoiles. La jeune femme sut qu’elle était arrivée à destination. Elle s’avança vers l’arbre millénaire et s’agenouilla respectueusement devant, tout en déposant son panier à ses côtés.

 

"Je viens à vous sans armes, chercher des réponses au mystère qui affame notre village. J’en appelle à l’ancien rite d’audience, comme il avait été décidé entre nos deux peuples, jadis. Voici mon offrande."

 

Elle saisit alors le panier pour le mettre devant elle, au pied du chêne, tête baissée. Elle attendit ainsi longtemps, sans bouger, avec une grande patience. Enfin, une voix féminine, semblable au bruissement des feuillages, résonna depuis le creux du tronc.

 

"J’entends ton appel, enchanteresse, et apprécie ce respect de nos accords d’autrefois. Tous les tiens n’ont pas cette mémoire, ni ce scrupule. C’est l’un d’eux qui est venu ici… arracher mon cœur. Vois ce trou béant dans mon écorce. Il est venu, empli d’ambitions, me charmer et me bercer de ses mensonges. Je lui ai accordé mon affection et il est reparti avec cette part de moi que jamais je n’aurai consenti, d’ordinaire, à donner. J’ai bien essayé de la reprendre et de punir son outrage… Il erre, maintenant, en tant que cerf dans ces bois mais mon cœur, lui, s’est flétri au-delà de toute raison. Je ne peux plus accomplir mon rôle d’Abondance. Ainsi, les tiens sont condamnés tant que je resterai aussi… Incomplète."

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