Un conte interactif créé pour l'association Vie Vent dans le cadre d'un spectacle ayant la nature pour thème. Le but était qu'un conteur narre le récit sur scène en permettant au public de voter à certains moments pour influencer l'histoire.


Conte Interactif

L’Enchanteresse et la Dryade

 

Notre Conte se déroule il y a de ça bien longtemps, dans le monde de l’autre côté du miroir, en un royaume oublié. Un monde dans lequel la magie n’est pas une étrangère. Où créatures surnaturelles et humains se croisent et s’entrecroisent, au fil des caprices du Destin. Entendez, écoutez, laissez votre esprit vagabonder de l’autre côté du miroir.

 

Dans ce royaume, vivait une enchanteresse au sein d’un village ordinaire. Sa chevelure était aussi longue qu’un voile et aussi sombre qu’un ciel nocturne sans étoiles. Sa peau était de la même teinte brune des écorces de la forêt qui bordait son lieu natal. Elle servait sa communauté fidèlement, tout comme sa mère et la mère de celle-ci avant elle l’avaient fait. Guérison, prédictions, anciens sorts, elle veillait sur les villageois qui avaient toujours vécu en harmonie avec la nature jusqu’ici. Ils travaillaient la terre et récoltaient le dur fruit de leur labeur.

 

Puis, un jour, une terrible sécheresse s’abattit sur la petite communauté. La végétation se mourrait, la terre sèche ne portait plus aucun fruit. L’herbe jaunissait, se pliait avant de disparaître. La famine guettait les villageois. Pourtant, la forêt, elle, restait verdoyante, luxuriante comme jamais. Ils essayèrent de s’y aventurer, de bénéficier de ses faveurs, des quelques fruits qu’elle pouvait porter, pour constater l’improbable. Aucun buisson ne portait rien de comestible. Les animaux étaient absents, ne laissant que le bruissement des feuilles comme seul chant. Pas un oiseau. Pas un cerf. Pas même l’ombre d’une libellule. Seuls les arbres millénaires restaient, grands. Impassibles.

 

Un conseil fut réuni pour discuter de l’étrange situation au sein de la grande maison communale au milieu du village. Bien des hypothèses furent lancées. Une mauvaise saison, avancèrent les uns. Malédiction, chuchotèrent les autres. La jeune femme, au début silencieuse, se résolut à se lever.

 

"Amis, je connais les rites anciens pour parler aux esprits de la nature. Donnez moi trois de nos plus belles pommes restantes, le plus orné des paniers, une paire de souliers solides et j’irai quémander la raison de ce mal qui nous touche."

 

Une partie des villageois ne fut pas convaincue tout d’abord mais faute de meilleure solution, ils consentirent à accéder à sa demande. On lui confia trois pommes des maigres réserves restantes, un panier orné de motifs élégants et de fleurs ainsi qu’une paire de souliers d’un brun robuste.

 

Elle partit à l’aube, empruntant la route principale qui permettait de rejoindre la ville voisine à travers la forêt. Une fois parmi les hauts arbres, elle chercha le chemin de terre qui déviait de la route pavée. Elle s’enfonça parmi la verdure, s’éloignant peu à peu de la civilisation. Au départ dégagé, le passage se fit de plus en plus obstrué par la végétation, obligeant l’enchanteresse à la dégager difficilement à l’aide de ses mains.

 

Enfin, elle arriva à une croisée des chemins. Séparée en deux par un frêne, la route se divisait en deux. Celle de gauche était beaucoup moins encombrée, les rayons du soleil parvenant à illuminer une voie plus avenante, dénuée de branchages. Celle de droite était à l’image du chemin dont elle venait de s’extirper, envahi par la verdure. Elle devrait de nouveau se battre pour passer.

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